Mieux appréhender le changement : décryptage de la courbe du deuil

COVID, confinement, travail, position sociale… comment ces changements peuvent être appréhender positivement ?

Puisque nous n’avons jamais été amenés à changer aussi radicalement notre manière de vivre et de travailler avec ce confinement du à la pandémie de COVID-19, je vous propose aujourd’hui de parler du changement, ou plus exactement des différentes étapes par lesquelles nous passons pour accéder à un nouvel équilibre et des éléments qui permettent d’accompagner le changement de manière positive.

Ce cheminement passe par plusieurs étapes, selon la  « courbe du changement » ou « courbe du deuil »,  inspirée des travaux d’Elisabeth Kübler-Ross, psychiatre et psychologue suisse.

Mieux appréhender le changement : décryptage de la courbe du deuil 1
Courbe du changement d'Elisabeth Kübler-Ross

Ce processus, comme vous pouvez le voir sur le schéma ci dessus n’est pas linéaire : c’est une courbe avec sa phase de descente, un point au plus bas, avant de remonter.

Le choc

La 1ère étape à l’annonce du changement, c’est le choc, comme un coup de poing dans le ventre : nous sommes ébranlés, nous avons le souffle coupé.

C’est vrai, qui aurait pu penser que l’humanité tout entière ou presque pourrait se retrouver à la merci d’un virus encore inconnu il y quelques mois… Aussi surprenant puisse-t-il être, cet état de choc est donc tout à fait logique et normal.

Le déni

La 2nde étape, c’est le déni : « C’est pas possible, c’est une blague ! Ils ne vont pas nous demander de fermer nos entreprises, de rester chez nous? C’est impossible, l’économie n’y survivrait pas. Allons, ne nous inquiétons pas, ils vont trouver une autre solution. »

Avouons nous le, nous sommes bon nombre à s’être fait cette réflexion il y à de cela quelques semaines… L’évolution de la situation dans le monde entier et les décisions de notre gouvernement nous montrent aujourd’hui à quel point nous étions dans ce fameux déni.

La colère

La 3ème étape démarre une fois que nous avons compris que ce n’était pas une blague ; cette étape là est celle de la Colère.

Et là tout y passe : Les chinois, Le pangolin, le gouvernement, les chauves souris, les Italiens, les stupides qui voyagent… On se lâche, on s’emporte. On va chercher un coupable contre qui s’acharner, et il va prendre cher.

La prise de conscience d’être confronté à un changement radical, pour répondre à une menace inconnue pour laquelle nous n’avons pas encore de solution nous pousse à chercher des coupables de manière irrationnelle. Les émotions prennent alors le pas et la colère peut en effet s’exprimer à tout va…

Nous ressentons alors une grande fatigue : la colère nous a épuisé.

La peur

Nous rentrons ensuite dans la 4ème étape qui est celle de la peur. La peur est directement liée à notre survie, et c’est une étape difficile à passer : notre vie est en jeu, nous réalisons que nous pouvons mourir, perdre les personnes que nous aimons, perdre notre travail, notre entreprise, notre position sociale…

Ici, nous sommes toujours dans cette analyse d’une situation qui nous dépasse totalement mais qui, cette fois ci, peut venir directement toucher ce que nous avons de plus cher, ce que nous avons construit et acquis.

La tristesse

Vient ensuite la tristesse, le temps du replis sur soi : cette fois ci, nous réalisons que nous avons vraiment perdu un élément fondamental pour nous : un être cher, notre liberté, notre façon de vivre, une certaine insouciance…

La remontée… ou reculer pour mieux sauter

Ces 3 étapes, la colère, la peur et la tristesse sont éprouvantes : ce sont 3 émotions que nous n’aimons pas et qui pourtant vont nous permettre de remonter dans cette courbe, et de repartir en avant.

L’acceptation

L’acceptation vient au moment où nous choisissons de porter notre regard  vers le futur. Nous commençons à explorer les possibles au présent et rechercher les nouvelles façons de nous adapter à un avenir qui fait sens pour nous.

Le pardon

Naturellement, après l’acceptation vient le pardon : la pardon aux chinois, au pangolin, au gouvernement, aux voyageurs… pour aller de l’avant et se donner le droit et la capacité de se réinventer.

Cela ne vous aura pas échappé que la courbe est plus haute à la fin qu’au démarrage : Vivre cette courbe, c’est passer d’un état d’hier à un état de demain qui sera davantage en croissance, puisque nous aurons redéfini nos priorités, nous aurons redonné un sens à notre vie, à notre travail.

Pourquoi je vous raconte tout ça aujourd’hui? Pour que nous puissions chacun nous situer dans cette courbe et que nous ne perdions pas de vue que le changement, même s’il est éprouvant, va nous permettre de grandir, d’aller plus haut, plus loin dans ce qui est fondamental pour nous.

Pourquoi accompagner le changement ?

Que ce soit un changement dans l’organisation de l’entreprise, un déménagement de locaux, un nouveau process, le départ d’un ou de plusieurs collaborateurs, le rachat par une entité extérieure, de nouveaux challenges ou une délocalisation de service… Vous aurez compris qu’il existe de nombreuses situations qui peuvent avoir une incidence sur la performance de l’entreprise.

Pour reprendre l’exemple de mon article, en tant que dirigeant, ou manager, vous passerez vous aussi par les différentes étapes de la courbe du deuil avancée par le Dr Elizabeth Kubler- Ross.

Être accompagné lors des changements va vous permettre, d’une part de garder votre posture de leader, et d’autre part d’anticiper les résistances et les réticences de vos collaborateurs pour accélérer le changement.

Toujours dans le respect de l’autre et avec pédagogie, un accompagnement sera gage d’un management du changement positif et bienveillant au sein de votre entreprise.